mardi 30 juin 2009

Le culte de l'amateur

Je voudrais vous remettre en mémoire ce célèbre pamphlet dressé par Andrew Keen contre le web communautaire, auquel ce blog sacrifie. Loin de moi l'idée de réécrire ce texte, ni même de le résumer. Je me limiterais à souligner son titre, le culte de l'amateur.

En un mot, Andrew Keen souligne que les applications du Web 2.0 donnent à chacun la possibilité de dispenser son expertise, même s'il n'en a aucune. Certes, le web communautaire laisse ainsi une large part à l'amateurisme puisqu'il offre à chacun la liberté d'intervenir sur tout et sur n'importe quoi. Mais est-il pour cela fautif ? Telle est la réflexion que je propose ici.

Un amateur est une personne qui agit par plaisir. Nul besoin de la motiver. Nul besoin de la récompenser. Elle s'auto-motive et s'auto-satisfait. Vive donc les amateurs ! Parce qu'il est forcément bénéfique pour une entreprise d'embaucher des gens qui travaillent pour leur plaisir. Évidemment.

Mais, par extension, un amateur se distingue du professionnel. Le football en est une belle illustration. Un amateur n'a pas la qualification d'un professionnel. On retrouve cette distinction dans l'expression péjorative de "Travail d'amateur" et la louange de "Travail de professionnel". Une entreprise a donc certains avantages à éviter d'embaucher des amateurs.

Mais ne sacrifie-t-elle pas pour autant au culte de l'amateur ? Il est si facile de croire qu'on peut faire sans avoir appris et qu'on peut réussir sans savoir. Il est si facile de baser son succès des ventes sur le pragmatisme empirique, la bonne volonté ou l'intuition naturelle. En un mot, il est facile de vouer un culte au vendeur amateur pour éviter la coopération couteuse d'un vendeur professionnel.

Ce culte de l'amateur ne semble donc pas un phénomène circonscrit à la sphère du web communautaire. Mais personne n'est obligé de me croire.

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