lundi 31 août 2009

Ignorantus, ignoranta, ignorantum.

Molière le disait déjà dans le Malade imaginaire. Mais n'ignorez cependant pas que l'ignorance n'est toujours la même car il en existe trois formes fort différentes.

L'ignorance savante rationnelle est celle de celui qui sait qu'il ne sait pas et qui a choisi d'en rester là parce qu'il a autre chose à faire qu'à en apprendre plus. Celle du vendeur qui a choisi d'ignorer les tenants et aboutissants techniques d'une solution parce qu'il préfère consacrer son temps à l'étude des besoins de son client et à la présentation des avantages de la solution.

L'ignorance savante subie est celle de celui qui sait qu'il ne sait pas mais qui subit la situation. Celle du vendeur qui reconnait son manque de maitrise sur son produit mais qui ne peut pas décider s'il doit en apprendre un peu plus ou bien en rester là.

L'ignorance profonde est celle de celui qui ne sait pas qu'il ne sait pas. Celle du vendeur qui est sûr de lui parce qu'il est convaincu de savoir alors qu'il ne sait rien.

Une fois ces bases posées, chacun voit vite la forme d'ignorance la moins préjudiciable aux intérêts de l'entreprise. Ce qui est rassurant, c'est qu'on peut faire passer un vendeur de l'état d'ignorance profonde à celle d'ignorance savante rationnelle. C'est rassurant parce que :
  1. Il n'est pas nécessaire pour réussir de travailler avec des vendeurs incollables mais juste de travailler avec des vendeurs qui ne font jamais avec ce qu'ils ne maitrisent pas ;
  2. La formation permet de passer d'un état d'ignorance profonde à celui d'ignorance savante rationnelle.
Et vous, que savez-vous que vous ne savez pas en matière de commerce ? Chefs d'entreprise, ingénieurs, financiers, êtes-vous certains que votre savoir-faire de vendeur est une ignorance savante rationnelle ? Ne serait-elle pas en fait une ignorance profonde ?

mercredi 12 août 2009

Décalage

Je veux bien croire mais ...

Je veux bien croire que la société de consommation est plus sensible qu'hier aux solutions écologiques, que les Français manquent d'argent, que le chômage s'aggrave, que la grippe A est dangereuse, qu'Internet est un outil devenu ordinaire, bref que notre quotidien en France est profondément différent de celui d'il y a 10 ans.

Et pourtant ...

Certes les pages jaunes sur le Web côtoient les pages jaunes sur le papier, on croise des éoliennes dans la campagne, on jette dans deux poubelles et non plus dans une seule, on regarde un peu mieux les prix.

Mais ...

On se paie des vacances, on roule en voiture, on achète des produits sur-emballés, on fait du vélo et de la marche à pied, on mange de la viande et des yaourts, on écoute de la musique, on regarde la météo à la TV, le Tour de France se termine à Paris, etc. Tout comme il y a dix ans.

Oui, je vous le dis, ne comptez pas que sur une révolution des mœurs pour sortir votre entreprise de la crise parce qu'entre nous, il n'y a aucune révolution à attendre.

Le vrai seul et unique outil entré au quotidien dans les mœurs depuis dix est le téléphone cellulaire, dit "le portable", tout aussi portable que la montre-bracelet ou l'ordinateur portable entre nous. Toutes générations confondues, tous sexes, tous status sociaux, tous niveaux revenus, toutes professions, le portable est utilisé.

Je veux bien croire des tas de choses mais je reste prudent. ;-).